ANNAF

Ma démarche s’articule autour d’une problématique centrée sur la recherche de matérialisation, de concrétisation de ce qu’est un espace. 

Le type d’espace qui m’intéresse est aussi bien la construction de pensées qui s’échafaudent à partir des mots comme autant d’injonctions, de formules toutes faites, que les constructions mathématiques ou schématiques élaborés pour que chacun puisse se projeter, ou encore s’orienter. C’est surtout notre territoire, ou plutôt une vision de notre territoire qui dépend pour moi des mots, des connaissances, des projections, de la mémoire, du vécu de chacun. 

Mon travail s’appuie sur plusieurs médiums et un programme d’ou déroulent tout un inventaire de gestes, de mouvements répétitifs qui vont finir par produire un non-sens : répertorier toutes les îles des Mascareignes, toutes les couleurs du coucher de soleil, créer des jeux, coder des mots…

Autant d’actes qui s’inscrivent dans une volonté d’épuiser  la forme et le sens certes, mais pour créer quelque chose en lien avec le monde, le public, l’autre, soi‑même. J’invite au déplacement aussi bien physique que mental.

L’approche expérimentale de ma pratique de plasticienne peut être attribuée à l’histoire de l’avant-garde et plus récemment aux domaines de l’art et de la science, de l’art et de la technologie. 

Je ne démarre pas avec l’intention de créer un travail. L’objectif est en général de travailler un nouveau processus et de voir comment celui-ci peut s’appliquer au développement d’une idée ou d’un concept liés à ma démarche. La toile ou le papier par exemple devient une plate-forme pour l’exploration d’idées à travers la peinture au stade de la recherche, ainsi qu’un mode symbolique pour présenter des idées de manière abstraite. 

Le processus est ouvert et peut englober divers médias. J’évite le style, choisissant de modifier ma technique à chaque nouveau projet, ce qui signifie que mon travail est perpétuellement en état de recherche et développement.

Dans le sens pratique, je commence généralement chaque processus par un programme ou une recette que je vais petit à petit mettre au point. Et je tente de le mener au bout. Le processus est précédé de recherches visuelles et littéraires et se nourrit de mon vécu sur l’île de la Réunion 

La finalité si elle existe, serait de créer quelque chose comme un territoire commun, partagé, invisible souvent mais permettant une expérience de la forme, du mot et du temps autre que celle que nous impose une société organisée par la pensée scientifique.

24 juin 2019
 ANNAF
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