Babel’s strip est conçue pour la Bibliothèque Universitaire du Tampon. J’aime les bibliothèques et je suis sensible à l’architecture ovale de ce lieu.
Le plan de l’église ovale San Carlo alle quatro fontane à Venise, de Francesco Borromini, contenant le symbole de l’infini (∞) a orienté mon travail. Je suis sensible à ce symbole à la fois divin, philosophique et mathématique qui raconte l’histoire de la pensée humaine. Or toute Bibliothèque est le temple sacré du livre et de la mémoire humaine. Ce symbole trouve donc naturellement sa place dans mon travail pour la BU.
Mais comment affronter l’infini, si ce n’est avec un peu d’humour ou de façon concrète par la graphie du symbole ? Car l’infini nous renvoie d’abord à notre finitude, à nos limites matérielles et spirituelles.
Des bibliothèques, réelles ou non, apparaissent dans de nombreuses œuvres de fiction, dont « la Bibliothèque de Babel » de Jorge Luis Borges, qui m’inspire au travers de concepts développés dans sa fiction : l’infini mathématique et les mots caractérisant l’infini ou son contraire. Je présente deux opuscules dont le titre reprend une phrase de la fiction : parler, c’est tomber dans la tautologie.
Kose i tomb dan’ tautologie est la superposition des quatres graphies de l’ile de la Réunion (latine, arabe, hindi, chinoise) et hébraïque, clin d’œil au mythe de Babel.
A la manière d’une pseudo bibliothèque, je présente mes archives personnelles dont certaines œuvres sont issues, comme horizon, sept volumes réalisés en résidence d’artiste au Lycée technique Léon de Lépervanche du Port, avec les élèves de CAP Carrosserie/ Peinture en 2013.
Infini et éternité sont intimement liés dans une minute de l’infini au carré, à remettre souvent à l’heure. La vidéo le temps d’une craie, performée par Yug Tehcrit renvoie à notre finitude humaine comme horizon, tout en conduisant à une sorte de vertige qui nous ouvre à l’infini et à l’éternité et en soulignant la vanité de toute action.